Eglise reconstruite en1866, sur une église romane du 12ème siècle modernisée au 14ème siècle qui s’était elle-même superposée à une petite chapelle primitive. Chevet et chapelle nord, solidement ancrés sur le rocher ont été conservés, la chapelle nord voûtée pouvant être réservée aux sépultures seigneuriales, ce qui expliquerait sa conservation, sa préservation.
église de Coudols avec l'ancien cimetière
On élève une sacristie dans le prolongement du chœur en aménageant une cave en-dessous totalement prise dans le rocher. Le clocher est rebâti au détriment de 16m² du vieux cimetière.
En 1984, lors de l’aménagement du parking sur la parcelle dite « l’ort del curat », en pratiquant des saignées destinées à loger une armature de consolidation du mur de soutènement, il fut découvert des tombes à coffrage de pierre dites « bâtières de dalles »contenant des ossements attestant un cimetière du Haut Moyen-Age. Faute de temps, elles ne purent être étudiées.
Une partie du vieux cimetière "l'òrt de l'egalitat" (parole de Fernande GALZIN)
Cette église est dédiée à Saint Martin. Cette paroisse était importante : en1349, on parle de 54 feux et en 1444 le prieuré contient 522 habitants (soit presque autant qu’au 18ème siècle) ce qui en fait une paroisse importante pour l’époque.
En 1765, le curé distribue la communion à 406 personnes dont 173 enfants et il demande l’aide d’un vicaire qui viendrait s’établir dans sa paroisse.
Il est souvent question dans les chroniques de « l’armoire aux trois clés ».Le meuble offrait alors les garanties sinon d’un vrai coffre-fort mais au moins celles du secret. Les trois clés correspondaient à des serrures différentes et par ce fait l’armoire ne pouvait être ouverte que lors de la présence des trois détenteurs des clés. A Coudols, ces clés pouvaient être en possession du prieur, du curé et du président du conseil de fabrique.
placard aux trois clefs "coffre-fort", ne subsistent que deux clés
En 1825 fut faite l’authentification des Saintes Reliques dont la Sainte Epine. Actuellement ne reste que la Sainte Epine. L’origine du pèlerinage de la Sainte Epine remonte loin dans le temps. En effet, c’est en 1248 que Déodat de Bonnefous, de retour de Jean d’Acre et des Croisades ramena la très précieuse et très sainte relique à l’église de Coudols.
Saint Louis avait fait édifier la Sainte Chapelle à Paris pour protéger la couronne d’épines portée par le Christ pendant sa passion du tribunal à la croix. Et c’est une épine prélevée sur la couronne qui vint apporter la renommée au village en promouvant la dévotion et le pèlerinage.
Depuis « un temps immémorial » dit le chroniqueur de très nombreux fidèles se pressent le 2ème dimanche de juillet, venant souvent de très loin pour vénérer ce souvenir christique mis à l’honneur dans un reliquaire spécial dispoaru au fil du temps. Actuellement le reliquaire abritant la Saint Epine est en simple métal doré sans aucune valeur.
reliquaire de la Sainte Epine
Avant 1789, c’est le « castèl » qui abritait le presbytère puis la Fabrique a loué une maison dans le village. En 1824, une moitié du château a été acquise pour abriter le presbytère. Le curé apprécie beaucoup cette initiative qui lui fournit le meilleur logement possible du pays tant par le confort que par l’ensoleillement. On compte 210 habitants à Coudols au 19ème siècle.
château de Coudols, "lo castèl de Codòls"
La cuve de la chaire est faite de quatre panneaux sculptés des évangélistes. Ils entourent un cinquième représentant le Christ en majesté. Leurs têtes sont surmontées d'une coquille Saint Jacques Nous ne connaissons que trois cuves de chaire possédant une représentation de la coquille Saint-Jacques, dans votre commune à SaintSymphorien-du-Lévézou, à Coupiac et Terssac (81) ❶. D'après Louis Mallet celle de Coupiac serait l’œuvre de Routaboul (même style de décors végétaux qu'à Auriac-Lagast et même date de fabrication). Pour celle de Terssac, l'auteur est inconnu.
Il y a peu de ressemblance avec celle de Coudols Le «cul de chaire» est simple, terminé par un gland motif fréquent comme décor. Nous avons trouvé une ressemblance avec celle d'Arnac-surDourdou, mais actuellement nous n'en connaissons pas l'auteur.
L'abat-voix de Coudols est fait d'un simple dôme surmonté d'un gland supportant un ange très naïf soufflant dans une trompe. F. Routaboul ne mettait pas d'ange sur ses abat-voix, qui se terminaient par une lanterne plus ou moins travaillée, garnie de festons et de cordons noués.
Le travail était tel que tous nos ébénistes-sculpteurs avaient leurs ouvriers qu'ils faisaient suivre ou qu'ils formaient sur place. Pour la chaire de Villecomtal, F. Routaboul fut aidé par un de ses menuisiers, Sylvain Barreau qui comme ceux de Laverdolle se maria avec une fille du pays❷.
La rampe ne ressemble pas à celles confectionnées par F. Routaboul. Les siennes étaient faites de motifs très sculptés, aérés et le plus souvent de rosaces à huit pétales (son gendre Jean-Antoine, Henri Ourliac préférait les rosaces à six pétales) comme nous pouvons le voir sur les photos de Fayet et Villecomtal. Il est vrai que les décors floraux et végétaux figurant sur les panneaux de la rampe de Coudols sont aussi beaux et fins que ceux figurant sur la cuve de la chaire d'Auriac-Lagast.
Nous pouvons penser que c'est un apprenti ou un ouvrier de François Routaboul qui a réalisé la chaire de Coudols.
(étude sur la chaire de l'église de Coudols réalisée par Madame Mariette LECLAIRE que nous remercions vivement - octobre 2017)