La chapelle de Plescamps doit sa « renaissance » au travail acharné de l’ancien curé, l’abbé Cazottes. Cette église est dédiée à Notre Dame. Elle est signalée en 924 sous le nom de Planos Campos dans la cartulaire de l’abbaye de Conques et les archives de l’évêché de Rodez. Si l’on tient compte du site, il est permis de penser que l’implantation originelle et actuelle du choeur s’est faite en lieu et place d’un culte païen christianisé.
Eglise préromane du type préroman visigothique. (IX/Xème siècle) avant restauration.
La chapelle de nos jours après restauration
Au XIVème siècle : création de la chapelle mortuaire seigneuriale (trace de la « litre », traces de peinture bleue et rouge sur les arcs) du côté noble du chœur, celui de l’Evangile. L’implantation de cette chapelle, traditionnelle, correspondait à des lieux édifiés et entretenus par et pour des familles nobles locales. Leur construction altéra, comme ici, la plupart des églises romanes, à partir des 14ème et 15ème siècles.
Dans le chœur, un placard/sacristie, inclus dans l’épaisseur des murs, dégagé par l’abbé Cazottes en 1991.
L’arc triomphal se prolonge extérieurement par un clocheton mur, destiné à recevoir une seule cloche. La petite élévation actuelle a remplacé au 19ème siècle un dispositif à peu près similaire, tombé en ruine.
Plescamps s’appelait, au moins jusqu’en 1781 où elle a cessé d’exister comme annexe de Ladepeyre Notre-Dame de la Capelle. Le village était situé environ 800 m au-dessus où se trouve maintenant la seule habitation.
Plus tard, elle fut desservie par le même vicaire que Pinet.
La visite de l’évêque de Rodez, le 23 mai 1524, nous fournit de précieux renseignements sur le PV. Inventaire du mobilier : croix d’alliage, deux calices un en argent, l’autre en étain, un missel imprimé, deux autels, deux cloches.
Elle accrut son rayonnement après 1661, à la suite d’un tragique accident. Le 06 juin 1661, partis de Saint Etienne de Meilhas, 45 à 50 pèlerins et leur curé Jean Singlande faillirent tous périr noyés dans le Tarn en se rendant sur la rive opposée, à ND du Bosc. Seul Monsieur Pierre Rey, neveu du curé, disparut dans la rivière, en portant secours aux passagers restés dans l’embarcation à la dérive.
Afin d’éviter aux fidèles cette traversée souvent périlleuse, l’évêque de Rodez leur demanda de rester sur la rive droite et de se rendre en pèlerinage à Plescamps.
La Révolution fut ici aussi une période bien sombre.
A plusieurs reprises, la chapelle fut interdite du à son mauvais état matériel.
A la suite de calamités catastrophiques touchant l’agriculture et plus particulièrement la viticulture phylloxéra en 1870), le culte marial reprit partout en Rouergue, vigueur et solennité. ND de la Capelle devient ND de Plescamps et elle voit venir à elle tous les cultivateurs.
En 1942, on révise la toiture, l’intérieur recevant une couche de badigeon, des inscriptions sur l’arc triomphal et la pose d’une fenêtre. A partir du 15 août 1967, Plescamps est à nouveau un pèlerinage marial très fréquenté.
L’ensemble paroissial se continuait au midi par le presbytère, bâtiment contigu et perpendiculaire à la nef ainsi qu’un vaste jardin, perdu par la bonté du prieur de Ladepeyre Sèbe qui en avait cédé la jouissance gratuite mais provisoire à une famille de pauvres (famille Boudes) mais la mort l’empêcha d’en préciser par écrit les modalités et la paroisse ne put jamais le récupérer.
A l’origine, deux portes : celle du peuple et celle du presbytère.
Des pierres tombales, remployées en tant que marches à l’entrée du bâtiment ou degrés précédant le chœur, l’une se révéla historiquement intéressante.
Ainsi la plate-tombe armoriée, disposée transversalement sous l’arc triomphal, a abrité la tombe d’un seigneur de Pinet. Il s’agit du même blason que celui figurant sous la clef pendante, fermant la voûte en croisée d’ogives du choeur de l’église de Pinet, emblème de Marquès de Mostuéjouls.
Le chevet plat, dit carré du Xème siècle délimite un choeur voûté d’ogives au 14ème siècle. Fenêtre romane au sud est la seule du Xème siècle : la fenêtre romane, très étroite d’ouverture garantissait l’inviolabilité du lieu et ne laissait filtrer qu’un haut rai de lumière, capté extérieurement par une large embrasure et diffusé dans le chœur par un profond et large ébrasement. Fenêtre du nord XVème siécle.
Pélerinage du 15 août 2017 à Notre Dame de Plescamps